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• 1420; de supporter1 ♦ Qu'on peut supporter (II). Douleur, peine supportable, légère. ⇒ tolérable. — Subst. C'est à la limite du supportable.2 ♦ Qu'on peut tolérer. ⇒ excusable. Sa conduite n'est pas supportable. — Qui est acceptable, qui peut passer. ⇒ passable. « Un acteur supportable » (Voltaire).⊗ CONTR. Insupportable, intolérable.Synonymes :- tolérableContraires :- intolérableQue l'on peut admettre, tolérerSynonymes :Contraires :- atroce- épouvantable- pénibleN'être pas supportableSynonymes :- vivableContraires :- invivable (familier)supportableadj.d1./d Que l'on peut supporter. Le froid est encore supportable.d2./d Que l'on peut tolérer. Votre attitude n'est pas supportable.⇒SUPPORTABLE, adj.A. — [Corresp. à supporter1 I B 2; en parlant d'une charge, d'une obligation] Qui peut être assumé, supporté. En France le déficit de la Sécurité sociale est le bouc émissaire des partis de droite bien qu'à l'évidence les institutions de Sécurité sociale soient indispensables (...) et que dans une économie et une société correctement gérées, les charges afférentes soient supportables sans inflation (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 533).B. — [Corresp. à supporter1 II A 2, III A; en parlant d'une épreuve physique ou morale, d'un état ou d'un événement pénible] Synon. tolérable. Chaleur, froid supportable; douleur, misère, solitude supportable; spectacle qui n'est pas supportable. Ne songeons plus qu'à vous, mon ami, à vous rendre votre captivité supportable ou votre fuite possible (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 238). Ah! que la vie serait belle et notre misère supportable, si nous nous contentions des maux réels sans prêter l'oreille aux fantômes et aux monstres de notre esprit (GIDE, Symph. pastor., 1919, p. 898).— Empl. subst. masc., expr. fam. C'est à la limite du supportable. C'est presque insupportable. (Ds ROB. 1985).C. — 1. [Corresp. à supporter1 III B 2; en parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui, malgré des réserves, est acceptable; qui n'est pas trop mauvais. Synon. buvable (fam.), honnête, passable. Film, livre supportable. Les savants (...) vous diront qu'il n'y avait personne à Florence en état de donner une édition supportable de ce texte d'après un seul manuscrit (COURIER, Lettre à M. Renouard, 1810, p. 268). Comment consacrer une année de recherches à un opéra concret dont on ne peut prévoir l'efficacité? Sera-t-il seulement supportable pour le public, pendant un temps assez long? (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 107).2. [Corresp. à supporter1 III B 3 a; en parlant d'une boisson, d'un aliment] Buvable, mangeable. Synon. acceptable, passable. Ce vin est supportable. Ce matin on a servi à déjeuner du café plus supportable; il était même bon; l'Empereur a manifesté un vrai plaisir en le goûtant (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 202).D. — [Corresp. à supporter1 III C 1; en parlant d'une manière d'agir, d'un comportement, de propos; surtout dans des tournures nég. ou restrictives] Qu'on peut tolérer, excuser. Synon. admissible, excusable, soutenable. Sa conduite n'est guère supportable; ces menaces, ces procédés ne sont pas supportables. Le général répondait qu'un pareil langage eût été tout au plus supportable avant fructidor (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823 p. 725). Après tout, ses railleries sont supportables; j'y suis devenue indifférente (LARBAUD, Journal, 1934, p. 309).E. — [Corresp. à supporter1 III C; en parlant d'une pers.; surtout dans des tournures nég. ou restrictives] Dont on peut tolérer la présence, la fréquentation. Synon. buvable (fam.), vivable. J'ai remarqué que les imbéciles, supportables à la campagne, sont insupportables à Paris (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1212). On a beau être triste, ma petite, il faut tout de même prendre sur soi pour se rendre supportable à ses semblables (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 145).REM. Supportablement, adv. [Corresp. à supra B] D'une manière supportable. Je fus dupe de moi-même, ce qui représente la seule façon de l'être supportablement (MONTESQUIOU, Mém., t. 2, 1921, p. 266).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1385 non supportable « que l'on ne peut endurer, supporter » (EUSTACHE DESCHAMPS, Miroir de mariage, éd. G. Raynaud, t. 9, p. 25); 2. 1588 « que l'on peut admettre, excuser » (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1019). Dér. de supporter1; suff. -able; supportable est att. au sens de « secourable » (de supporter « aider ») au XVe s. (Registres consulaires de la ville de Lyon, éd. M.-C. Guigne, p. 249) et au déb. du XVIe s. (1501-04, DESTREES, Vie de Sainte Marguerite, 593, éd. H. Petersen, p. 59). Fréq. abs. littér.:383. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 578, b) 396; XXe s.: a) 367, b) 701.
supportable [sypɔʀtabl] adj.ÉTYM. 1420; de supporter.❖1 Qu'on peut supporter (1. Supporter, II.), subir sans faiblesse. || Douleur, peine supportable, légère; misère supportable (→ Contenter, cit. 11). ⇒ Tolérable. || Rendre la solitude plus supportable (→ Indépendance, cit. 7). ⇒ Adoucir.1 Mon corps n'est pas si usé que la vie avec lui ne soit encore supportable.Gide, Journal, 11 sept. 1939.♦ N. m. || Le supportable. || C'est à la limite du supportable, presque insupportable.2 (1638). Qu'on peut tolérer. ⇒ Excusable. || Sa conduite n'est pas supportable. — Qui est acceptable, qui peut passer. ⇒ Passable. || Le rococo (cit. 2) n'est supportable qu'à la condition d'être extravagant. || Un acteur supportable (Voltaire, in Littré). — Ce vin est à peine supportable.2 Taisez-vous, c'est une extravagance qui n'est pas supportable.Molière, George Dandin, III, 7.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.